J’ai voyagé en Lybie, à l’heure ou tout le monde ne se tapait pas encore dessus.

Je voudrais vous parler de la beauté de ce pays et de la richesse de son histoire.

Il va falloir attendre encore un peu pour y voyager, tomber en pamoison devant les sites, avoir le mal de mer dans une jeep qui virevolte sur des dunes-montagnes…

Attendre encore avant se rafraichir dans les eaux des lacs Ubari,  encercles par le Sahara, au cœur d’un paysage d’une beauté à couper le souffle…

Ou, par exemple, de rencontrer un touareg qui vous racontera, qu’en Libye il doit avoir une richesse équivalente à la valeur de 40 chameaux pour pouvoir épouser une femme. (Parfois il doit attendre d’atteindre l’âge honorable de 40 ans).

Il faudra attendre encore pour siroter un thé à la menthe en fumant un narguilhé dans un café à Tripoli en compagnie d’amis libyens.

Pour le simple voyageur,  de  nos jours, ce pays devient hors limites.

Il  y a quelques années, après avoir obtenu un  visa,  il suffisait d’atterrir en Tunisie, traverser la frontière, et hop! à nous les grandes explorations.

C’était un pays dans lequel il était facile de voyager.  Les Libyens? des habitants éduqués et accueillants.

Entre les sites antiques extrêmement bien conservés et le désert,  il y avait de quoi faire. Il  fallait absolument aller visiter les sites de Sabratha, Leptis Magna.. Plus au sud, Ghadamès et le désert du Sahara.

Pour voyager en Libye,  il était impératif d’appartenir à un troupeau de touristes.

Touristes abandonnés

Lorsque nous rencontrions des Libyens, tout seuls, sans notre groupe, ceux ci nous  appelaient les  « touristes abandonnés ».

Nous étions drôlement contents de l’être, d’ailleurs.

Nous circulions en électrons libres,  sans être téléguidés par un chaperon. Ouf!!!

Sur la route, lorsque que des officiels nous interrogeaient, nous les informions de notre intention de rejoindre notre groupe.  Curieusement, ce dernier était censé nous attendre, tout le temps, et partout.

Nous racontions n’importe quoi, et tout le monde était content. On avait notre petite feuille publiée par une agence de voyages tripolitaine confirmant notre appartenance à un troupeau, tout allait bien.

Ah! l’ivresse de voyager sans chaines!