Libye sous Khadafi
Lors de notre voyage, « le guide de la révolution » Kadhafi, régnait encore d’une poigne de fer.
On ne risquait pas de l’oublier. A l’instar de n’importe quel dictateur oriental, il avait investi pratiquement chaque mur.
On le représentait porté aux nues, ovationné par la foule, tel Jules César franchissant le Rubicon. Tout nu, avec une feuille de vigne, on l’aurait peut être montré aussi.
Tant que le cliché le fasse apparaitre moment juché au dessus d’un bain de foule en délire…
Deux sites grandiose: Leptis Magna et Sabratha

La Lybie est le berceau d’une civilisation antique qui rayonna sur le monde méditerranéen.
Adossés à la mer, deux sites, l’un bâti de grès rose et l’autre de marbre blanc, racontent une page prestigieuse de l’histoire de l’Afrique du nord.
20 siècles plus tard, on est encore envoutés par la splendeur des lieux.

Leptis Magna

Leptis Magna. On rêvait de voir ce site, mythique, depuis longtemps.
Celui-ci est éloigné de quelques kilomètres de Tripoli.
La ville s’étire le long de la mer, avec ses immeubles et maisons blanches, son souk, sa médina à la blancheur éclatante.
Elle inspirait la douceur de vivre à l’orientale, dotée de ses restaurants de poissons agrémentés de tonnelles et ses manèges installés sur le front de mer.
Des familles faisaient ‘el paséo » le regard vers l’horizon, c’est ce qu’on a fait aussi.
Tripoli paraissait un peu assoupie, fascinée par le spectacle de la mer. On croisait quelques gens du cru, des commerçants nous invitant à venir boire le thé dans le souk.
Des Africains erraient dans les ruelles blanches de la médina. Après avoir traversé le désert, ils restent en Lybie un temps seulement pour économiser. Ensuite, ils partent faire la grande traversée vers l’Europe.
En route vers Leptis
C’est une merveille.

Leptis Magna est un site imposant, presque désert, qui s’étire le long de la mer.
Des colonnades, les ruines d’un théâtre, celles d’un amphithéâtre bien conservés, des avenues pavées, conduisent vers la mer et le port d’autrefois.
A en juger d’après les vestiges, la cité devait être grandiose.
Le site est si étendu qu’on pourrait s’y perdre. D’ailleurs, j’ai momentanément perdu mon troupeau privé. Il était caché derrière l’arc de Septime Sévère.
C’est une vraie ville, presque encore debout, où l’on peut imaginer la vie quotidienne il y a 2000 ans… Une mer marine en arrière fond d’une ville bâtie de granit rose, en cipolin vert et en marbre blanc.
Leptis raconte son histoire

Comptoir carthaginois florissant au 5 ies av Jc, la ville était au cœur du commerce entre les pays d’Afrique noire et ceux du pourtour de la Méditerranée.
Sa richesse provenait de l’agriculture et du commerce de la poudre d’or, des pierres précieuses, de l’ébène, de l’ivoire, des plume apportés par les caravanes en provenance du centre de l’Afrique.
Les produits étaient revendus l’ensemble du bassin méditerranéen.
Après la chute de Carthage, Leptis devint une colonie romaine en 110 ap JC. Elle occupe alors une place prépondérante dans le monde romain.
On y construit un théâtre, un amphithéâtre, un forum, un marché, une galerie marchande, une basilique, des thermes, un hippodrome…
Au deuxième siècle, Leptis connut un véritable âge d’or. Vers 190 ap J-C, la cité connait son apogée sous l’Empereur Septime Sévère, natif de la ville.

Celui ci repense l’urbanisme de la cité et son administration. il fortifie la ville en vue de la protéger face à d’éventuelles invasions venues du Sud.
L’empereur l’embellit en l’ornant de peintures murales, de pilastres et de colonnes importés de Grèce.
Il fait aménager un avant-port et un port, une longue rue à colonnades, un forum.
Septime Sevère voulait faire de la cité une rivale de Rome.
Leptis Magna est ainsi nommée « La grande ». A son apogée on estimait qu’elle comptait une population d’environ , 100.000 habitants.

En 363, elle devient une capitale de la nouvelle province Tripolitaine.
Cette cité grandiose décline ensuite, en raison de l’ensablement de son port et de la surexploitation des terres agricoles. En 435, les Vandales abattent ses murs
De nos jours, les archéologues la surnomment « La nouvelle Rome Africaine »
Espérons que ce site exceptionnel sera épargné.

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Merci pour ce récit détaillé!!!! Je rêve d’aller en Libye: zuwaraha et tripoli mais les seules informations que je récupère sont des comptes rendus de guerres, de conflits, de migrants torturés… On en oubli toutes les richesses de ce pays
Malgré tout, je n’abandonne pas mon projet et compte m’y rendre cette année.
Si vous avez des infos pour m’y rendre je suis preneuse. Le consulat ne décroche jamais. Savez vous si la présence d’un guide est obligatoire ?
Merci d’avance pour votre retour
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Bonjour Nawelle
Merci de votre message!
Désolée de répondre si tard, j’étais en voyage.
Je pense que maintenant ca devient de plus en plus compliqué – voire vraiment dangereux d’aller en Lybie et d’y voyager
Ce pays est en pleine guerre civile
Nous avions contacté une agence de voyages à Tripoli qui nous avait envoyé une invitation et une confirmation de notre appartenance à un groupe au consulat de Lybie à Paris
De la, nous avions obtenu notre visa; nous avions alors réussi à voyager seuls mais normalement il est obligatoire d’appartenir à un groupe
Je ne suis vraiment pas sure que des voyages aient encore lieu sur place, vu que ce pays est en fortement déconseillé.
L ambassade de France l a classé en « zone rouge » donc fortement déconseillé aux touristes
Un jour qui sait.? Les deux gouvernements lybiens officiels se mettront peut etre d’accord et ce pays ne sera plus en plein chaos comme c est le cas en ce moment
En clair, je vous déconseille d’aller en Lybie en ce moment. C est devenu un pays » hors limites » et c est bien dommage car c est un pays absolument magnifique peuplé de super habitants
Pourquoi n iriez vous pas en Algerie ou au Maroc? ca reste des pays ouverts au tourisme et superbes aussi
Je reste à votre disposition pour tout besoin d infos
bien à vous
Marie Laure
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