Lorsque l’on déambule dans les rues de Genève, on pourrait parfois trouver l’atmosphère un peu froide…
Et bien pas du tout! Il suffit de dénicher les coins ou indigènes et non indigènes se rassemblent…
Il se passe toujours quelque chose, mais il faut partir à la chasse à l’info. La traquer telle un jaguar dans la jungle tout à fait civilisée de Genève. presque trop, même.
D’abord, quand on se ballade en ville, on entend des langues originaires des quatre coins du monde… O merveille des organisations internationales installées à Genève! véritable melting pot de pays!
Quand on travaille à l’ONU, on y a rendez vous avec toutes les nationalités de la planète. Mais où sont les Suisses? cachés sous les moquettes ou retranchés sur une montagne?
En voilà quelques uns… Ils sont en train de tester l’eau du lac aux « Bains des Pâquis », installés sur la rade du lac. Dans les années 1930, ces bains construits sur la jetée, puis restaurés, sont désormais gérés par une association genevoise. Elle tient à cœur de rendre les lieux bien vivants.
On y écoute battre le cœur de Genève. De là, on y admire le jet d’eau, la ville, les parcs, le massif du Mont Blanc par « Grand Beau » ou le large, tout simplement.
Le vrai visage de Genève apparait alors, loin des clichés banque – Aston Martin – touristes qataris en goguette- ville aseptisée.
De 0 à 398 ans, on y vient plonger dans le lac (que ce soit dans une eau à 13 ou 24 degrés).
On vient surtout rôtir au soleil sur les plages de galets ou sur les planches du solarium, se faire masser, s’offrir un hammam, déjeuner, mettre ses doigts de pied en éventail devant les yachts et les jolis voiliers.
Ou jouer quelques notes sur le clavier d’un piano, parfois oublié au bord de l’eau… ou déclamer des poèmes.
Par grand beau temps, le solarium et le restaurant voient se former sur et devant eux des nœuds inextricables de doigts de pieds, de plateaux et lunettes de soleil…
Ah! s’échapper du bureau en fin de journée, terrassé par une chaleur estivale s’élevant à 40 degrés, pour se jeter dans l’eau fraiche du lac!
On apprécie d’autant plus, lorsque toutes les piscines se sont transformées en mille feuilles humains et en saunas.
Ah! se réchauffer par une froide soirée d’hiver, fuir l’humidité glaçant les os, en dinant d une bonne fondue bien lourde! Installés tous en rang d’oignons sur les longues tables, telles des oies pour mieux se tenir chaud, comme dans un refuge de haute montagne!
On se perd dans sa conversation, on écoute celle de son voisin. Cette dernière se déroule souvent d’une autre langue…
Tout ca, pas loin d ‘un bon poêle réchauffant tout le monde! Après ca, rien de tel qu’une bonne petite marche digestive sur la rade, au bord des eaux noires… (Elles peuvent être de couleur saphir, par grand beau temps..)
Voila, tout le monde y trouve son compte. Pendant la journée, la petite génération donne du pain aux bêtes féroces locales incarnées par les poules d’eau, canards et cygnes.. L’été les enfants, comme tous, se baignent et jouent dans l’eau, lorsque les puces de canards ne dévorent pas les baigneurs.
La grande génération joue aux poulets rotis sur le solarium, tricote, converse, trouve sa place dans une file à priori pas organisée du tout mais en fait si, pour commander et récupérer son plateau déjeuner au kiosque restaurant.
Arc en ciels de toutes les nationalités, familles, étudiants, cadres dynamiques, fonctionnaires internationaux, canards, retraités, Suisses, cygnes et poules d’eau créent un joyeux capharnaüm
On a le regard tourné vers le large, qui rappelle la mer…
Les bains des Pâquis sont le poumon, l’âme de Genève.