Oman c’est l’Orient dont on rêve.
Des paysages d’une beauté à couper le souffle, personne pour vous courir après pour vous vendre l’air que vous respirez, une histoire longue et riche qui conserve un superbe patrimoine, enfin un désert splendide, des montagnes violettes surplombant la mer qui sont un appel à prendre le large.
La mer. Elle est belle. Amateurs de plongée, quelques spots dignes d’intérêt n’attendent que vous!
Le sultanat d’Oman est un bijou, posé entre la mer d’Arabie, et l’océan Indien. Il voisine la grosse Arabie saoudite, le Yemen, enfin les Emirats Arabes Unis.
Rien à voir ave ses minuscules, ou ses très gros voisins, cachés, parait- il, sous une montagne d’arrogance.
Comment définir Oman en un mot?
L’authenticité.
Ici pas de falbalas. Pas d’autochtones cachés dans des limousines de 500m de long, pas de piste de ski sous cloche, pas d’îles déguisées en palmiers, ou de palmiers déguisés en îles. Encore moins de gratte-ciel essayant de rejoindre Mars à travers les étoiles.
En deux mots Oman n’a pas perdu son âme. Son sultan y a bien veillé. Son pays reste ce qu’il a toujours été, beau, simple et accueillant.
Que voir en une grosse semaine à Oman?
- Des couleurs
c’est un pays aux paysages sauvages d’une beauté à couper le souffle.
Des couleurs, rien que des couleurs.
Des montagnes aux tons violets venant se jeter dans la mer. Des villes blanches se détachant sur des horizons fauves, ou s »étirant aux pieds d’ un imposant relief ocre ou mauve. Un ciel bleu électrique caressant un océan de dunes roses presque irréelles. Un défilé de roches rouges s’ouvrant sur l’émeraude d’une palmeraies. Les amoureux du désert , de treks en montagne, de la mer ou de sites historiques somptueux, tous se régaleront.
Des hommes en blanc, des femmes en noir. Au Sultanat ils se promènent ensemble, dans la rue, dînent en couple en public. Des groupes de femmes dînent au restaurant entre elles, sans cerbère masculin pour protéger leur vertu. Inimaginable dans d’autres pays!
Atmosphères
Un des préceptes de l’Islam, c’est l’hospitalité envers le voyageur.
Un pays se définit par ses habitants. Sur cette terre, on se sent presque tout de suite chez soi. Il y a quelque chose qui se dégage de ces hommes, quelque chose de discret, de beau et de fier. C’est une terre qui séduit tout de suite
7 idées d’exploration!
- Explorer Muscat, désignée sous le nom de Mascate par les occidentaux. C’est une ville mythique. Elle est un carrefour du monde, ville toute blanche se détachant sur le bleu de la mer et le violet des montagnes.
- Les forteresses. C’est la « spécialité » du pays. Les esprits grumpy penseront qu’il y en a beaucoup, mais…
- Splendides, toutes différentes, elles semblent encore attendre l’envahisseur, dressant leur parois ocre sur le bleu du ciel, au cœur de palmeraies, fixant d’un regard éternel l’ambre des montagnes.
- Les villages. Accrochés sur les flancs de montagnes, de canyons ou blottis au cœur de palmeraies, leur configuration aurait bien des choses à nous apprendre en termes de gestion de l’espace et de hydraulique
- Les canyons ou « wadis ». Des sentiers suivent des cours d’eau, signant leur tracé en fond de vallée. Sur les berges, des palmeraies dont le vert sombre tranche avec les parois rouges des pans montagneux.
- Le désert aux dunes roses … ou couleur de miel selon la lumière, d’une beauté à couper le souffle.
- Enfin la mer. Passionnés de plongée, vous ferez bien un petit saut au large de Mascate explorer les fonds marins?
Conseil de terrain.
Comme dans tous les pays, musulmans en particulier, respectez la culture du pays.

En Orient , quelque soit le pays, on respecte les sensibilités et on doit s’habiller en harmonie avec la culture locale. Alors, pas de shortS pour les femmes ni de tenues trop courtes ou trop moulantes. Oman est encore un des pays ou les femmes sont regardées normalement. Savez vous pourquoi? parce que la très grosse majorité des femmes étrangères sont habillées décemment selon les critères locaux; chemises a manche longues, jupes longues , pantalons amples. Contrairement à certains autres pays orientaux, vous ne serez pas regardée comme un quartier de viande. Beaucoup de touristes sont des femmes d expat vivant dans les pays voisins du golfe. Elles se sont mises au diapason. Les shorts pour les hommes.? selon la culture orientale, c’est la tenue des petits garçons en culotte courte, pas celles des adultes.
Oman, c’est d’abor la mer. C’est un pays de navigateurs, que les puissances occidentales se disputèrent. D’abord, les Portugais, suivis par les Anglais, collés au séant par les Français. Comme d’habitude, ces deux puissances coloniales se disputèrent le bout de gras local.

Situé à l’embouchure du golfe persique, le sultanat occupe une position géostratégique d’importance, d’où la convoitise des puissances coloniales et le grand nombre de ses châteaux forts et forteresses.
Aux portes de l’Inde, faisant face à l’Iran, tourné vers l Afrique et tous les horizons de l’océan indien
C’est pour cela que c’est un carrefour du monde.
Arrivée
Il est deux heures du matin, nous arrivons d’Istanbul, l’esprit un peu dans les choux, ce dernier ayant déja entamé son hibernation nocturne.
Arrivée dans cette atmosphère ouatée de grand luxe, ou même les sons semblent avoir été disciplinés. Une première impression, à l’arrivée dans un pays, commence dès que l’on pose un pied sur son sol. Aussi aseptisé que puisse l’être un aéroport, celui-ci reflète toujours un minimum l’atmosphère d’un pays. Dès que l’on en sort, c’est une grosse claque, on une promesse d’horizons délirants. On arrive toujours tous ses sens en éveil.
L’ aéroport d’Oman accueille le voyageur par des tons rose indien, des bancs en bois clair au design étudié qui évoquent l’ondulation de vagues. Des hommes vetus de belles djellabahs blanches marchent à pas feutrés. On pourrait presque se refaire une beauté en se mirant sur le sol. Des palmiers authentiques ajoutent de la verdure dans un cadre aux lumières tamisées. Tout est si propre qu’on aurait presque envie de planter sa tente ou prendre ses quartiers à même le sol.
… Speaking of which…
Méfiez vous de certaines adresses de Booking!*
Sur la péninsule arabique, la première des mille et une nuits… est blanche.
Tout est parfait.
… Mais…
Zut! mais où est donc Ornicar???
Ornicar, en l’occurrence, c’est notre première domus hôtelière locale. Comme nous arrivions à 3h du matin, nous avons réservé un hôtel censé être dans l’aéroport. Après plusieurs aller-retours dans les sens verticaux et horizontaux, à la recherche d’un hôtel perdu, nous avons enfin découvert le pot aux roses….
Notre camp de base- l’hôtel en question donc- pas vraiment retrouvé et le lit rêve étaient inaccessibles…. Mais pourquoi donc?
Parce qu’il fallait repasser la douane, fermée en pleine nuit bien sur, pour aller dans le hall de départ, où l’hôtel était censé nous tendre les bras!!
Croyez vous qu’on nous aurait donné cette passionnante information lors de notre réservation?
Bien sur que non!

Devinette: que faites vous quand vous embarquez une valise en pensant que c’est la votre mais en fait pas du tout?????
Heureusement que nous avions loué un destrier à roulettes local pour partir à l’assaut de n’importe où, vu que nous ne savions pas vraiment où nous allions. Nous avons finalement mis le cap sur…
Nizwa, que nous avons atteinte juste à temps pour l’heure de la prière. Dès l’aube, les ombres en blanc se glissaient silencieusement vers la mosquée pour démarrer leur journée le regard et l’esprit tournés vers le ciel.

Nizwa, c’est d’abord le bleu du ciel, intense, transparent, unique à l’Orient. C’est aussi l’ocre des remparts, cernant la vieille ville, eux- memes entourés, plus loin, des montagnes mauves. On tombe sous le charme, tout de suite, en se balladant dans les ruelles étroites et surtout en explorant le fort. Le village est à une heure de route en voiture de Muscat. Réputé touristique, il n’a cependant pas perdu son charme
Une étape dans ce village vaut la peine pour la visite de son fort et s’imprégner de l’atmosphère.
Un dédale à l’intérieur de la forteresse. Il y a 300 ans, le fort était le siège de l’immam, faisant à la fois office de palais, de siège du gouvernement et de prison.

au coeur meme du fort, surveillant l’horizon.
ruelle de Nizwa longée de maisons de boue séchée;
Nizwa intra muros, est un petit village « dé à coudre » dont on parcourt les ruelles étroites en deux temps trois mouvements. Il reflète cette atmosphère des siècles passés. Des murs de terre fendillés, de toutes petites fenêtres, pour échapper à la chaleur du soleil du désert. Autrefois, c’était donc le quartier général de l’Imam. L’atmosphère était donc ultra-conservatrice. Au début du siècle dernier, un étranger, non musulman de surcroit, avait grand intérêt à passer son chemin. .
Nizwa constitue une bonne base pour explorer les environs.
Souk de Nitwa

Notre coup de cœur
Le Fort de Bahla


A 40 km de Nizwa, la route, au détour de l’un de ses multiples zigs zags, apparait un monument d’une imposante splendeur.
Ce sont les murailles du fort de Bahla.
Elles se découpent sur un ciel d’un bleu dont l’Orient seul semble avoir le secret.
Érigés entre le 12 ieme et le 15 ieme siècle, le fort, et l’oasis cernée de murs de boue, doivent leur prospérité à la tribu Bahnu Nebha. Elle avait soumis les autres tribus du centre d’Oman et devait sa richesse au contrôle du commerce de l’encens. Bahla était sa capitale.

Inscrite au patrimoine de l’Unesco, le site est grandiose. L’oasis fortifiée, autour du « palais fort »est un exemple unique du génie des populations en termes de gestion hydraulique. Pensez-y. Nous sommes en plein désert, au Moyen-Age. L’eau est synonyme de vie, tout simplement. Ici, on a réussi à mettre en place une agriculture pendant 300 ans grâce à un système ingénieux d’irrigation. Celui ci se composait de canaux souterrains, allant chercher l’eau de sources éloignées de puits, et de récupération des précipitations saisonnières.
Le fort et l’oasis étaient interdépendants l’un de l’autre Ils formaient un seul complexe, à titre défensif. Quelques vestiges, des murs de briques de crue, s’étirentencore sur 13 km.
Le site n’a rien perdu de sa majesté.
Imaginez !
En pénétrant dans ce dédale d’escaliers, de terrasses, de cours intérieures, et en gravissant les marches jusqu’aux chemins de ronde….La puissance et la prospérité des tribus dominantes.
Le fort se composait d’habitations, de thermes, de halls d’audience, de la mosquée du vendredi, des maisons des gardes, enfin du du souk. Les portes et les fenetres, dotées encore de belles boiseries, sont un beau reflet de cette opulence.


Vue de l’un des chemins de ronde vers l’intérieur de la forteresse



vue d’ensemble d’une des tours de guet.
Après avoir exploré ce dédale dans ses moindres recoins, nous mettons le cap sur un autre site.
…notre deuxième coup de cœur!
Le château de Jabrin!
…ou forteresse, appelez la comme il vous plaira.


Avez vous lu « Désert » de Dino Buzzati? C’est l’histoire d’un jeune officier qui attend, trente ans durant, à la lisière du désert des Tartares, l’attaque des troupes d’envahisseurs venues du nord. Il compte bien, lors de cette attaque hypothétique, trouver la gloire en remportant la bataille.
Les hordes barbares ne passeront à l’attaque que 30 ans plus tard, trop tard pour le jeune officier, devenu très vieux, et trop malade pour les affronter
Cette somptueuse forteresse , solitaire, perdue au coeur d’une immense plaine, permet d’imaginer l’atmosphère évoquée dans le livre.

Après avoir exploré le fort de Bahla, sans doute ce site vous permettra de mieux imaginer la vie quotidienne des sultans et des imams qui y avaient établi leurs quartiers. On y a réinstalle des meubles et tapis: cela rend les lieux plus vivants, ne serait ce que par l’invasion touristique.
C’était une ville dans une forteresse!
Bati en 1670, le palais fortifié, occupant une position stratégique, avait pour mission de surveiller la région.
Il s’élève sur trois étages. Les lieux sont fascinants. Au rez de chaussée, on avait installé les cuisines, des pièces dédiées au stockage des provisions, enfin les quartiers des domestiques.
On retrouve la délicatesse et le raffinement oriental. Les plafonds sont ornés de versets du Coran , de poèmes, d’arabesques, de poèmes ou de motifs astrologiques…
Un escalier conduit à la prison et aux salles d’audience publiques. L’étage supérieur rassemble des cours et des quartiers privés, entre autres les quartiers privés de l’imam et de sa famille. On découvre aussi les salles des gardes, celles dédiées à la défense du chateau, dotées de meurtrières.

Doubles plafonds destinés à écouter les conversations privées, mini- meurtrières permettant de surveiller les venues non souhaitées, pièges… Les concepteurs du château ont pensé à tout…

Les toits ouvrent sur un paysage somptueux sur la palmeraie en contrebas. Ce troisième étage conserve la salle de prières et la salle de lecture. On y enseignait les préceptes de l’Islam.

C’est fascinant, tout simplement. Le cheval préféré de l’imam avait droit, lui aussi, à ses appartements privés.
Bannière omanaise



Après avoir exploré les forteresses, la route nous emmènera vers des sites somptueux
Le désert d’Arabie, les villages, les wadis, enfin Muscat et la mer…
Dans le prochain article!
