Euh… Normalement nos prochains voyages auront lieu avant 2045 ou notre réincarnation en girafe ou autre…
A l’heure où j’écris ces lignes, prendre un avion devient presque aussi compliqué que faire des préparatifs pour une exploration sur Mars, ou demande la même logistique que Mr de Lapeyrouse a du avoir avant son exploration autour du monde en 1785.
En 1785…. Tout ceci laisse bien songeur. Mais…
No Stress! C’est le cri de ralliement du Cap Vert, qui l’a gribouille sur tous les souvenirs pour touristes. Ainsi, d’adorables peluches, sacs en toile, serviettes de plage, sacs en jute, chapeaux, et tout ce que vous pourriez imaginer ramener en guise de souvenirs hurlent tous:
No Stress!
Facile à dire, vous me direz, dans cette époque ubuesque, où on marche sur la tête.
On peut toujours voyager sans voyager, en revant de voyager… Avant de voyager vraiment!
Si, si, on repartira au bout du monde.
Qui l’eu cru? Que sauter dans un avion redeviendrait presque un rêve? Que le monde se couvrirait à nouveau de murs, que chaque pays se recroquevillerait sur lui même comme un ver à soie dans son cocon?
Mais ca reviendra un jour… Un jour on pourra redécoller.
Plus que jamais!


Alors, on aurait envie de chanter, comme Cesaria Evora, la chanteuse la plus célèbre du Cap Vert, qui a parcouru le monde pour électriser les foules par la beauté de sa voix et de sa musique, ceci:
bhttps://www.youtube.com/watch?v=66Ncnz3Vbeo
Elle chante « Sodade » la Saudade, un mot intraduisible, le plus proche serait nostalgie, née de la grandeur passée du Portugal, qui un jour conquit le monde pour mieux disparaitre ensuite.
Saudade, un mot qui implique bien plus de choses que la simple mélancolie qu’il évoque.
Le terme fut repris ensuite par le Cap Vert, qui lui chantait sa nostalgie d’avoir été un jour conquis par le Portugal, l’année 1456. Ces terres vierges furent le réceptacle des larmes des esclaves arrachés des cotes africaines, distantes d’à peine 500km. Ils y pleuraient les déchirements issus de ce kidnapping en masse et de cet exil forcé.
Colonie portugaise, le Cap vert constitua en effet une plaque tournante du commerce d’esclaves, en route vers les Amériques. Cultures intensives, élevages et déforestations provoquèrent au fil des siècles jusqu’à notre époque, des sécheresses et des famines. Exils encore et toujours. La terre avait été massacrée par les hommes.
Les iles sont magnifiques. Peut être moins vertes que lors de leur découverte par les Portugais, mais superbes tout de même.
On peut aussi écouter Zé Luis..Sa chanson Khu Nha Kin Bem vous donnera envie de faire quelques pas de danse en rêvant sur une des iles au coucher du soleil…
Cap-Vert | Mindelo Infos | Musique capverdienne: Zé Luis | Cabo Verde / Cape Verde / Afrique
Ou de Jorge Umberto:
Strela cadente – Jorge Humberto (VIDEO OFICIAL) – YouTube
ou Mario Lucio, « Dodu »
Mario lucio – dodu – Bing video
ou bien Mayra Andrade, « Afeto »
Mayra Andrade – Afeto (Official Video) – Bing video
et pour faire un bref resume de la musique Capverdienne, voici une petite presentation faite par la chanteuse Mayra Andrade, la superbe chanteuse dont le talent est dans la lignée de Cesaria Evora
La chanteuse Mayra Andrade ouvre le Cap-Vert à d’autres univers musicaux – Bing video
Mayra Andrade – Afeto (Official Video) – Bing video
ou Ceuzany
Ceuzany – Ultimo Chance (Official Video) – Bing video
On termine par Tcheka, envoutant avec sa voix de velours
Antuneku de TCHEKA YOUTUBE – Bing
Voila, ce bain de musique constituera les premiers pas de votre voyage no Cabo Verde, introduction à cet hymne de lumière, de couleurs et de vie, portées par ces notes de musique. Elles vous feront vivre et ressentir l’âme du Cap Vert avant d’ y être!
On conclut la page musique par le carnaval qui fait battre le coeur…
Cap-Vert : le festival de Mindelo bat son plein sur l’île de São Vicente – Bing video
Partir à nouveau!
La situation actuelle ne va pas durer indéfiniment. Un jour on arrêtera de s’exclamer « Ooooh!! un avion! » en apercevant trop rarement un de ces oiseaux d’acier dessiner leur signature dans le ciel. En ce moment, ils emportent nos rêves avec eux.
En attendant que ces futurs jours glorieux à la découverte du monde et à la rencontre de l’autre reviennent enfin, on peut encore rêver. En attendant, qui nous empêche de s’emplir l’esprit d’images, de saveurs, de notes de musique, venues de la bas, de ce bout du monde, de ces terres tant désirés?
A nous, bientôt, ces nouveaux horizons encore vierges de nos pas!
Sur le sable du Cap Vert
Juste avant que la Terre ne s’arrête de tourner rond, ou presque, nous étions au Cap Vert.
Cap sur le Grand Large, les langueurs océanes de l’Atlantique Sud, vers l’Afrique aux parfums du Brésil…
Cap sur le Grand bleu, vers ces iles posées au milieu de l’Atlantique, qui ont célébré la rencontre du Portugal, du Brésil, de l’Afrique. Une terre qui mêle ses beautés àux richesses de ses cultures.
Une dizaine d’iles nées sous le signe du feu, volcaniques, certaines vert émeraude, d’autres désertiques… Sauvages, elles tombèrent sous le jougs du Portugal, en 1456, qui en fit donc une escale pour les navires chargés d’esclaves en route vers les Amériques depuis les cotes africaines. Ceux-ci emmenaient avec eux leurs richesses: leurs langues, leurs coutumes, leurs cuisine leurs croyances et leur musique. C’est le batuque, la musique la plus ancienne du Cap Vert, associant le genre musical, la danse et du chant. Leur culture se mêle a la culture portugaise. L’âme du Cap Vert est dès lors métisse, et lors de l’indépendance en 1976, plus que jamais.
SAL

Nous avions mis le cap, quand à nous, sur l’ile de Sal, au nord de l’archipel. Elle est née d’un volcan il y a quelques 50 millions d’années. L’ile tient son nom de l’exploitation du sel, à l’origine de « la ruée de l’or blanc ». En effet, celui-ci était indispensable pour la conservation des aliments.
Sal est une ile plate comme une soucoupe volante dessinée dans les années 1950, aride comme le désert du Taklamakan comme on l’imagine… Elle arbore de belles plages de sable blanc, balayées très souvent par un vent » à décorner les bœufs »…

Ceux ci ont intérêt à bien y tenir: en Janvier et Février, des vents venus tout droit du Sahara s’y invitent. C’est le paradis des amateurs de surf et de Kite Surf, qui y ont de quoi faire.

Une plage magique
C’est une ile à la terre ocre, sans la moindre trace de verdure, bordée par cet océan aux couleurs turquoise sur le port, et saphir quand on s’en éloigne.

Que faire à Sal?
Plongez! Nous avons passé nos journées dans les fonds marins….
Nous y avons rendez vous – ou presque, parce que, dans le monde de la mer, on ne vous y attend pas (c’est ainsi qu’entre Bornéo, l’Indonésie, la Thaïlande,les Maldives, et le Cap Vert nous plongeons dans l’espoir fou de voir des requins baleines qui ont toujours eu un rendez vous ultra urgent ailleurs.)
Selon tous les clubs de plongée avec lesquels nous explorons les milieux sous marins, ils sont censés être la, pourtant. Ou alors partis la veille. Zut.
On ne désespère pourtant pas de les voir un jour…
En attendant, nous avons admiré des requins nourrices cachés au coin d’une anfractuosité, des requins à pointe noire, tapis sur des roches, découvert de nouveaux nudibranches arborant toujours leur tenue de soirée aux couleurs extraordinaires, exploré des épaves, accompagné des poissons coffres, murènes et bien d’autres merveilles encore.
La magie s’opère, encore et toujours. C’est un autre monde grandiose, un autre univers, un autre rythme, une merveille, tout simplement.
L’Océan Atlantique n’ayant pas la même température que l’Océan Indien, ou le Pacifique sous l’Equateur, on se transforme vite en glaçon au bout de deux ou trois plongées dans une eau à 20 degrés en surface. Deux wet suits n’y font rien. Amis plongeurs, n’oubliez pas votre dry suit fourré si vous plongez à faible profondeur, (entre 15 et 25m, 55 mn en moyenne), sous peine de devenir assorti à la couleur du grand bleu.
Amateurs de Kite surfs, ou de surf tout court, vous trouverez sur ces plages un vent qui vous emmènera explorer les nuages, et les non initiés pourront toujours apprendre. dans les clubs et grands hotels.
Les amateurs d’un « ailleurs » peuvent marcher sur une plage au sable clair pendant des heures ou courir, encore et toujours.
De superbes châteaux de sable attendent d’être construits par de petits bâtisseurs en herbe venus en famille. Pour ces dernières, le voyage est simple sur le plan logistique. On arrive en avion, on prend un taxi vers l’hôtel, on se pose sur le sable avant de plonger dans l’océan. Voila. Attention tout de même, le courant peut être très fort sur certains segments de plage. C’est l’Atlantique.
On peut aussi aller visiter une « nurserie » pour BB requins. Vous serez d’ailleurs strictement encadré par vos accompagnateurs qui vous empêcheront de leur casser les pieds… Les parents requins ne sont pas loin, repérables à leur aillerons se détachant à la surface, magnifiques à voir. On ne les voit que de haut. Vous aurez droit à un bain de pied seulement.



Vous pourrez aussi visiter les Salines de Pedra Lume, au cœur du cratère d’un volcan, éteint bien sur. Ce sont les mines de sel exploitées de 1833 à 1980. Quelques installations y subsistent encore, aménagées par les Français, pour transporter le sel. Des bennes et des chariots glissant le long d’un filin permettaient de l’acheminer vers le port.



L’économie de Sal se base sur la pêche, l’exploitation du sel, et bien sur du tourisme.


Vous pourrez explorer aussi le village de pecheurs de Palmeira, qui vous donnera envie continuer plus loin vers le Brésil..
Le Nordeste brésilien est caractérisé par ces villages aux maisons aux façades de toutes les couleurs, uniques.





Retour sur le village de Santa Maria
Ce village ne cesse de se repenser, bordé de panneaux vantant le luxe de futures constructions à venir.
Elle encore superbe. Déroulant son sable dore virant au blanc sur des kilomètres, la plage de Santa Maria, envoutante, ne sera peut être bientôt plus la même. Déjà, les projets de constructions de mastodontes de bétons dédiés au tourisme de masse apportent une ombre certaine sur sa beauté future. Déjà,
Des complexes hôteliers ont installé des cohortes de chaises longues sur « leur » segment de sable. On y loue ces horreurs de quads.
De grâce, pour la sauvegarde de la Terre, optez pour une belle randonnée à cheval ou en bicyclette!
Qui déniera pourtant le bonheur absolu de s’asseoir dans la douceur d’un sable blanc, sur une plage vierge de toute construction, dans un paysage sauvage de bout du monde…
… le regard perdu sur l’Océan qui envoute le visiteur de son bleu intense et du chant de ses vagues?




Alors, si vous aimez une nature encore -relativement- épargnée par les horreurs touristiques, allez-y dès que vous le pourrez!




On peut se demander pourquoi l’homme se comporte toujours comme Attila à chaque fois qu’il arrive sur de nouvelles terres…
On se sent tout petit, pourtant, en face de la beauté sublime de l’océan.