Tropiques..
Kuala Lumpur.
D’abord, c’est un empire des sens.
En sortant de l’aéroport, je me sens enveloppée de cette atmosphère moite et chaude, qui colle à la peau.. Elle est une introduction au monde tropical, une invitation au bonheur d’être au bout du monde.
Aieaoua! Non, ce n’est pas le borborygme habituel que l’on entend souvent dans les rues de Hong Kong. C’est le cri primal de joie que j’aie envie de pousser à chaque fois que j’atterris aux antipodes…
Notre taxi est imprégné d’une odeur de kretek, ces cigarettes au clou de girofle prisées en Malaisie et en Indonésie. Elle se mêle à celle de la noix de coco verte..
Notre chauffeur, au sourire lumineux, se prend pour Nelson Pickett et nous emmène ventre à terre vers le cœur de Kuala Lumpur. On ne roule pas, on vole!
On ressent une vraie énergie, propre à l’Asie. Ici, elle se traduit par un taxi qui nous emmène vers le centre ville à 120km/h alors que la limitation de vitesses est limitée à 60 km/h. D’ailleurs si vite, que si notre véhicule freinait des quatre fers, on irait directement, sans besoin de rampe de lancement, en haut des…
Petronas Tower, un temps les deux grattes ciels jumeaux les plus hauts d’Asie, (culminant à 378m) qui annoncent le centre-ville.
On dirait deux fusées argentées. Ces tours symbolisent la réussite du pays. A la fin des années 1980, la Malaisie fut désignée comme « le cinquième petit tigre d’Asie » lors de son décollage économique.
Ma valise ayant décidé de passer par le Cap Horn avant de nous rejoindre, c’est dans une tenue tout à fait inappropriée que je déambulais le premier jour dans cette capitale. La température avoisine les 30 degrés Celsius avec 80 pour cent d’humidité!
Oubliez votre paire de jeans- meme d »été- et votre chemise du même textile… Ma tenue, sur place s’était transformée en sauna portatif. Celle-ci était pratique lors de notre diner hivernal la veille à Istanbul- était devenue aussi confortable qu’une armure médiévale.
Hier, aujourd’hui, demain et après demain…
Kuala Lumpur est un mélange de pages d’histoires qui se juxtaposent, de cultures qui se mêlent, coexistent, sans antagonismes.
D’abord, une atmosphère vivante et tranquille, un peu au ralenti. Du haut des Petronas Tower, on observe une ville cernée par la verdure. Elle n’a pas cette allure de ville de fin du monde, évoquée parfois par certaines de ses comparses asiatiques; On traverse une rue sans crier avant « Alea Jacta Est! Kuala Lumpur est dynamique tout en se laissant apprivoiser. Elle a su garder son humanité.
Ma valise ayant franchi les quarantième rugissants et terminé son tour du monde, j’ai pu retrouver une tenue adéquate.
On explore relativement facilement Kuala Lumpur à pied, sans se faire écrabouiller, sans trop dégouliner, et sans se perdre complètement perdu, avalé par un monstre de béton sans âme. Bien au contraire!
Je marche, marche, marche, nous marchons, marchons…. Il y a tellement de choses à voir, découvrir, entendre, sentir, voir et revoir encore!
Donc, on déambule dans les rues aux anciens petits bâtiments de toutes les couleurs, vestiges du début du siècle, au temps où la Malaisie faisait partie du raj, l’Empire britannique.
Ces petits bâtiments s’alignent, surmontés au loin, par des gratte-ciels ultra modernes, rivalisant d’ingéniosité architecturale. Ils racontent chacun une part de l’histoire malaise. On croise un petit hôtel blanc qui affiche fièrement sa date de construction: 1915…
Merdeka Square, au cœur de KL, conserve les plus beaux vestiges de l’architecture coloniale.
On imagine encore les colons britanniques, déambulant avec morgue au milieu de la grande esplanade…
L’influence de l’Inde, et de son architecture moghole, a fasconné la superbe mosquée Masjid Jamet. Le Sultan Abdul Samad building, mêlant l’architecture victorienne et moghole, fut autrefois le siège de l’administration britannique. Il abrite maintenant la cour suprême de Malaisie. La cathédrale Sainte Marie célèbre encore les messes le Dimanche.
L’ancien club privé britannique, autrefois le siège de la haute société britannique spécialisée dans l’extraction d’étain accueille aujourd’hui encore l’élite malaise, puisque ses anciens occupants sont partis. La gare, elle aussi marquée par son architecture moghole s’inscrit aussi dans la mémoire de Kuala Lumpur. Toujours occupés, chacun de ces bâtiments sont le trait d’union entre le passé et le futur.
Couleurs et musiques indiennes, encens chinois, lumières malaises et appels du muezzin…
Mais une ville, ce sont d’abord les habitants. Les femmes de religion musulmane arborent toutes de splendides foulards de toutes les couleurs. Ici, même l’appel à la prière semble plus doux, plus sensuel.. Elle berce une ville cernée de parcs, sans cesse en train de se renouveler.
On déambule dans ces quartiers miniatures, quartier chinois, boutiques chinoises. Au bout d’une rue, un ou deux temples chinois, ouverts à tous, à l’atmosphère imprégnée d »encens.. Plus loin, le marché chinois, où s’affairents commerçants qui vendent chaussures, sacs, habits, jus de coco verte, ahah! tout ce que vous pouvez imaginer et plus encore.
Puis, le quartier indien. Ce soir, c’est la fête au Sri Mahamariamman temple. Les femmes sont vêtues de splendides saris, les enfants et les hommes rivalisent d’élégance et les danseuses évoquent un épisode du Mahabaratha.
Plus loin des boutiques et banques indiennes où l’on peut s’informer sur le cours de ryal saoudien ou du peso philippin.
Ressortissants de la gent masculine, rentrez donc chez le barbier vous faire faire un petit soin. Ces lieux, salons de beauté, réservés aux hommes, valent une visite! (les épouses accompagnantes, comme moi sont tolérées, et j’adore observer le soin que les barbiers mettent à faire une beauté à mon époux)… Je n’y étais pas du tout à ma place, mais ca ne dérangeait pas le barbier. Nous avons sillonné le Moyen-Orient, et qui ne s’est fait pas raser chez un barbier est passé à coté de quelque chose!
A coté du temple indien, un temple chinois. Un autre monde s’ouvre. Tour le monde, comme dans le temple indien, y est accepté.
Les mosquées, et les bâtiments, comme la gare, d’architecture moghole, fascinent..
Et si jamais la lumière de midi est trop vive, ou la chaleur vous oppresse, allez donc dans le parc aux oiseaux, retrouver la nature, où des oiseaux exotiques se baladent à vos cotés avec un œil tout rond, tels des promeneurs à deux pattes. Profitez en pour saluer les familles malaises venues chercher la fraicheur…
Si vous voulez avoir le sentiment de dominer la ville, grimpez en haut de la Tour de la Télévision…( TV Tower)…. Offrez vous un déjeuner du haut de ce nid d’aigle ( ca vous évitera les heures de queues pour l’ascension juste pour admirer la vue) tout en prenant le pouls de la société malaise.
En effet, cette tour résume l’ambiance de Kuala Lumpur. Elle est le rendez vous du monde entier: familles malaises, touristes chinois plus intéréssées par les selfies que le reste, touristes des quatre coins du monde, le spectacle est autant dans la tour qu’à l’éxtérieur! On y tourne comme une toupie, au ralenti, pour admirer la ville qui ne manquera pas de vous séduire!