Hué du temps de sa splendeur
Au sud, datée de 1833, la porte Ngo Mon, la plus belle, était celle que seul l’empereur pouvait franchir. Elle est surmontée du « Pavillon aux cinq phénix » d’où l’empereur assistait aux cérémonies. A son apogée, la Cité Interdite comptait 147 bâtiments, des halls, des pavillons des temples, des ponts…
Elle était conçue à l’image de la Cité Interdite de Pékin.

Mais la folie destructrice des hommes, lors de la guerre du Vietnam, détruisit une bonne partie du palais.
Le site vaut néanmoins le voyage: vous ne serez pas déçus. Les édifices rénovés ont retrouvé leur splendeur d’antan. Loin du chaos citadin, on explore le site, en longeant les grandes pelouses, aux buissons taillés, pour passer de pavillon en palais..
Le palais de « la parfaite harmonie » le Thai Hoa Dien
Imaginez, en rentrant, les cortèges de lettrés, de princesses, de mandarins, d’eunuques, franchissant ces portes… L’empereur, y recevait ses invités et assistait aux cérémonies.

Vous croiserez des visiteurs vietnamiens, dont des femmes portent encore la tenue traditionnelle, l’ao dai. Certains sont coiffés du non bai tho, le fameux chapeau conique
.
Ils côtoient les touristes occidentaux vêtus de culottes courtes quelque soit le temps, (nous sommes sous les tropiques, n’est ce pas!). Armés d’appareils photos impressionnants, ces coreligionnaires tentent de prendre le cliché du siècle vide de tout individu ressemblant de près ou de loin à un touriste.
D’ailleurs, moi aussi ! Pas facile, me direz vous? non, mais il suffit d’attendre un peu. Tout le monde est toujours pressé. Je trouve que les touristes font souvent partie du spectacle.
Cela relève parfois de l’ethnologie. Si vous croisez un groupe d’un voyage organisé, remarquez que les dits membres de cette tribu, arborant fièrement une copie de la tenue d’Indiana Jones, écoutent rarement le discours du guide. Ils sont surtout occupés à s’observer mutuellement. Ils s’intéressent aussi beaucoup aux éléments extérieurs à leur cercle.

Revenons à notre palais.
A l’arrière de la salle de réception, une maquette et de vieilles photographies montrent le monarque et sa cour… On le voit recevoir des étrangers en tenue coloniale, figeant dans le temps une époque révolue…
Quel plaisir que de se promener sur de grandes esplanades ornées de grandes pelouses, le long de fromagers ou de banyans, entre les bâtiments restaurés de couleur pourpre ou ocre. On a poussé le raffinement jusqu’à tailler les buissons en forme d’animaux.

Partout, sur les murs de chaque édifice, est gravé le caractère chinois « Hongfu » signe de bonheur et de prospérité. Sur les superbes toitures, le dragon, symbole de la puissance de l’empereur, est chargé de protéger les lieux et d’amener la fortune..
La Cité pourpre interdite
Derrière le palais du trône et sa salle de réception, une cour ouvre sur l’entrée de la cité pourpre interdite. Elle constituait les quartiers privés de l’empereur et de sa famille, à l’écart du commun des mortels. Seuls, les mandarins eunuques pouvaient y pénétrer.

On déambule de pavillon en pavillon, en croisant seulement un véhicule déchainé: une charrette à cheval pour touristes paresseux. Ici, le temple dynastique Hien Lam Gac est le pavillon des urnes funéraires des empereur.

Et voici le pavillon de la Splendeur, le bien nommé, Tuc Cam Than,le palais des mandarins, honorés pour avoir aidé la dynastie.

Splendeurs des portes conduisant d’un palais à l’autre..
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L’empereur assistait, en compagnie de sa famille et d’invités triés sur le volet, à des pièces de théâtre et spectacles dans ce théâtre royal
il prenait ses bains privés ici, e
L’empereur prenait donc ses bains en famille en ces lieux, et s’adonnait à la lecture dans ce pavillon de lecture

Comme vous le voyez, on passe de splendeur en splendeur, en admirant ces édifices dont l’architecture s’inspire de la Chine. Ils ont leur beauté originale, unique.
Nombre de visiteurs au fil du temps, ont du être éblouis par les merveilles de cette cité à son apogée. 
Les reines mères, résidaient dans ce pavillon, le palais Dien Tho, où elles donnaient des audiences également.
L’empereur avait même fait installer un terrain de tennis..
Si vous êtes de passage à Hué, prévoyez une bonne demie journée pour vous promener au sein de ces bâtiments… Essayez de remonter le temps.
Imaginez la vie quotidienne du premier empereur Gia Long, dans son apogée, entouré de sa cour puis de ses successeurs, coupés du monde et qui n’eurent plus qu’un rôle emblématique au temps de l’Indochine française.. jusqu’à celle du dernier monarque, Bao Dai obligé d’abdiquer en 1945
Une nouvelle page d’histoire se tourna alors. L’énorme drapeau écarlate de la République Socialiste du Vietnam racontera la suite.


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