Décollage…
Quand mon cher et tendre m’apprit que nous allions être expatriés à Alger, je ne fis pas des loopings de joie…
Le monde des expatriés – ceux envoyés au départ de leur pays pour lesquels on construit un pont d’or, m’était inconnu.
Je revenais de Hong Kong, où je m’étais auto expatriée quelques années. J’y avais trouvé un job, sous contrat local.
Concernant l’expatriation, j’avais le cliché de familles installées dans des nids d’aigle hors de prix, menant à tambours battant une vie encore plus hors de prix. Selon moi, ils vivaient coupés du monde dans lequel ils évoluaient.
… L’occasion d’aller observer ce monde de plus près…
Atterrissage…
Fréderic, mon époux, livré à lui-même pour trouver une habitation, se révéla un grand négociateur pour nous trouver un nid.
Nous allions prendre nos quartiers au deuxième étage d’une maison appartenant à un Algérien ayant fait fortune dans les tétines de biberon.
La maison dominait tout Alger, ouvrant sur un panorama grandiose de la baie. Elle voisinait la résidence de l’ambassadeur de France.
Notre container décida d’aller voir le monde, lui aussi. Celui-ci vint à Alger en prenant son temps. Il lui fallut trois mois entre Paris et Alger, en passant apparemment par le chemin des écoliers.
Sans doute les responsables de la société de déménagement situaient l’Algérie quelque part entre Tombouctou et Le Cap.
Ce fut par la suite un des grands sujets de conversation entre étrangers. Quel est celui dont le container a mis le plus de temps à arriver? Et à repartir?
Mon container! Mais où est mon container???
Certains d’entre eux mettaient 6 mois, bloqués au port, d’autres n’atteignaient jamais leur destination… Parfois, le container avait coulé à pic, largué du bateau pour des raisons toujours obscures: tempête, fausse manœuvre.
La logistique était un peu compliquée. Notre première fille, alors âgée de quatre mois, était du voyage.
Sur le terrain