
Enfin installés, lorsque mon époux ferma la porte de notre appartement aux murs verts d’eau, couleur de l’Islam et après avoir été réveillée à 3h du matin par l’appel du Muezzin, j’eus une cruelle bouffée existentielle.
Bouh! Mais que diantre faisons-nous dans cette galère?

Mes premières excursions armées de ma poussette relevaient du gymkhana. Mon véhicule avait la manœuvrabilité d’un tank, surtout lorsqu’il s’agissait d’éviter les trous ou de descendre des trottoirs haut de 50 cm.
Ceux-ci disparaissaient souvent. Nous devenions alors brutalement, ma poussette et moi, un véhicule à part entière, coincés sur la route, au milieu du chaos routier ambiant.
Je me faisais parfois apostropher par une passante qui me demandait pourquoi je sortais avec un BB alors qu’il faisait déjà trente degrés à 9h du matin.
J’adorais pourtant partir explorer Alger, une ville magnifique.

Au début de mon séjour, j’étais tributaire d’un chauffeur grognon, qui arrivait et revenait me chercher quand il n’oubliait pas notre rendez-vous.
Sa guimbarde était tout sauf confortable, et nous nous lancions dans la marée automobile chaotique algéroise sans jamais savoir quand nous atteindrions notre destination.
Pas simple de trouver tous les jours un nouveau lieu d’exploration.
En retrouvant mon époux le soir, j’avais le sentiment d’être une coquille de noix, accostant enfin sur une île enfin familière, après avoir été balancée sans vraiment avoir de cap sur des océans difficiles à maîtriser.
Il y avait aussi ce sentiment désagréable d’être un Alien, C’est une impression que l’on a en arrivant dans un pays sans avoir les « clés » de décodage.
A l’arrivée, je me comportais un peu comme une voyageuse, une aventurière, ravie devant chaque exploration et découverte. Sauf que cette fois, l’aventure était devenue notre quotidien.
Un cri de guerre
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