Au départ de Marakkech, les montagnes de l’Atlas et le désert qui avaient été nos compagnons de route, ne nous laissaient pas présumer de l’atmosphère plus que fraiche sur place.
Le vent des Alizés souffle si fort qu’il pourrait ferait s’envoler un troupeau d’éléphants pour les emmener directement en Tasmanie. Lui et l’ocean toujours déchainés semblent vouloir nous rappeler que nous les hommes, sommes tout petits.
Que cela devrait etre aux hommes de s’adapter à la nature, et non le contraire.

Le vent des Alizés pourrait etre le frère ennemi du Sirocco, ce vent brûlant du désert qui nous avait accueilli dès que nous avions posé le pied à Casablanca. Il nous avait accompagné jusqu’a Marrakech.
Mon chauffeur de taxi toulousain m’avait prévenu: nous allions cuire comme des cocote- minute à Marrakech et greloter à Essaouira.
L’animal avait raison! « Prenez une petite laine », m’avait-il dit, et bien on aurait presque pu prendre une peau d’ours le soir.
Le Maroc serait-il né sous le signe du vent?
Essaouira est une des Mecques des surfeurs: j ‘ai compris pourquoi. Nous aurions pu nous envoler directement vers Cuba, ou n’importe quelle ile des Caraïbes, Miami ou Le Cap sans prendre l’avion.
Donc un conseil: prévoyez des vêtements chauds meme en été si vous venez à Essaouira.
Des ailes, aussi. Compte tenu de la force du vent, si le coeur vous en dit, qui sait? Il vous emportera directement, peut-etre, vers le Pacifique, ou les Caraibes, juste en face, ou presque.
Un peu d’histoire
D’abord occupée par les Phéniciens, Essaouira devint ensuite une fabrique de pourpre à la fin du 1er siècle av J-C. Cette teinte était particulièrement appréciée par les Romains.
Au XIV ième siècle, la ville nommée Amogdoul » la tour de Surveillance » se renomme Mogdoura pour les Portugais, puis Mogadour par les Espagnols. Elle conservera son nom jusqu’au protectorat francais. En 1506, les Portugais y construiront un petit port et une forteresse.
En 1760 le sultan demanda à un architecte français, Théodore Cornut, disciple de Vauban de construire une ville « au milieu du vent et des sables, là où il n’y avait rien ».
Mogador, « Mugadur » « celles aux remparts » vit le jour. La ville connut son age d’or entre la fin du XVIII ieme et la première moitié du XIX ieme siècle.
La ville recevait 40 % du commerce atlantique. On y échangeait des produits européens contre de la poudre d’or, des esclaves, du sel, des plumes d’autruche…
En effet, le sultan avait fait venir les commercants Européens à Essaouira. Il avait également attiré les caravanes du Sahara. La ville devint alors le premier port de Tombouctou.
Elle constituait le centre commercial le plus important du Maroc et un véritable centre diplomatique.
Mogador entama un long déclin à partir du protectorat français.
Essaouira aujourd’hui
Les visiteurs marocains et étrangers ont remplacé les caravanes sahariennes. Grace à eux, la ville retrouve une certaine prospérité.
Voir d’autres touristes à l’étranger ou pas…
Les esprits chagrins diront encore qu’il y a « trop de touristes, trop de boutiques trop de restaurants et patati et patata. »
Soyons logiques: la beauté se partage. Il reste encore pas mal de pays moins ou pas du tout touristiques. Mais alors, on ne parle plus de la meme logistique ni du même confort.
Il faut aussi voir le coté positif des choses.
Le pays que l’on visite n’est pas arreté dans le temps. Si il peut faire du business avec le tourisme, fair enough! Mais on rentre dans un autre sujet….
Soyons honnêtes! C’est toujours rigolo de regarder les autres touristes sous le nez. D’imaginer d’où ils viennent, qui ils sont, pourquoi celui ci est couvert de tatouages, celle ci couverte des pieds à la tête… Alors que celle-ci arbore une tenue qui serait plus appropriée sur une plage d’Ipanéma…
Ou encore d’écouter leur langue pour savoir d’où ils viennent, si ce couple est illicite ou non..
Ici, c’est un grand melting-pot. On croise bien sur les occidentaux, mais aussi les marocains en vadrouille, et les touristes du Moyen Orient.
Exploration d’Essaouira
Sur la route, en arrivant en ville, des Marocains vous agiteront des trousseaux de clés presque sous le nez ou sous le pare-brise. Il y en a pas mal, alignés comme des rangs d’oignons sur le trottoir. C’est tout simplement pour vous proposer des locations d’appartements.
Vous longez cet océan , qui semble danser une samba endiablée sous ces remparts blancs.
La ville est fascinante. C’est un dédale de ruelles plus ou moins étroites. Les palmiers écrivent leur signature sur la blancheur des murailles. Elles datent du XVIII ième siècle.

Après? selon la direction que prendront vos pas, vous longerez des boutiques pour touristes….
Vous pourrez sortir du flot de la foule pour aller vous perdre dans les ruelles de la Medina.

Ce sont de superbes portes sculptées, des rues étroites qui vous emmèneront un peu à l’écart de la frénésie ambiante.
Ce sont ces rues qui sont le plus fascinantes, parce qu’elles sont à l’écart du traffic pédestre.
Ceci dit, il y aussi des boutiques dites « pittoresques » sur les grands axes de la ville.


ou un petit jus d’oranges?

De la, vous pourrez observer les passants…
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