Avant de commencer ma prose, j’ai une question pour vous:
Avant votre voyage, comment choisissez-vous vos hôtels?
Si vous faites comme moi, et que vous utilisez les joies de Booking. com,
Un conseil:
Lisez bien les commentaires des autres clients qui sont passés par là.
Regardez bien le nombre de personnes qui ont mis leur grain de sel sur l’hôtel après leur passage!!!
Car la qualité des commentaires dépend du nombre de gens qui en mettent bien sûr.
Ce détail m’a peut-être échappé, allez savoir. Toujours est-il que cela nous a permis de faire une nouvelle expérience tout à fait rigolote.
Mais je garde le croustillant pour plus tard.
D’abord, revenons à nos moutons.
Ceux-ci, apportent toujours le vif du sujet avec eux. Pourquoi s’agit-il de moutons et pas d’impalas ou de guanacos, de girafes ou encore de léopards? Il faudrait creuser la question.
Bref.
Mais que diantre iriez vous faire à Lukang???
Parce que c’est joli, pensez vous que je vais dire. Et bien, non quand on arrive à la gare, disons le tout net, la ville moderne ressemble à une ville asiatique standard. Sans charme.
Le décor est planté. Mais… La ville vaut le voyage!
Si vous poussez votre enthousiasme et vos pieds plus loin, Lukang révèle de petites merveilles.
Vous aurez toutes les occasions d’imaginer la vie à Taiwan au dix-neuvième siècle.
Rien de tel qu’une ballade dans la vieille ville, une visite dans une ancienne maison de mandarins, ou au musée des arts populaires, abrité dans une demeure somptueuse.
Une petite page d’histoire
Cette ville était surnommée, « le port aux daims » avant que ces derniers ne soient massacrés par les Hollandais pour en faire du vison…
Elle connut son heure de gloire, autrefois, à l’heure où elle constituait le plus grand port du pays, jusqu’au 19 ième siècle. Elle était la plate-forme du commerce entre le Fujian en Chine, et Taiwan.
Ensuite, les Japonais envahirent l’ile et fermèrent le port à la navigation. Ce dernier s’ensabla ensuite, accentuant le déclin de Lukang.
On remarque au passage, encore une fois, l’impact tout à fait positif des envahisseurs…
La ville des « trois manques »
Lukang était surnommée ainsi sous la dynastie Qing. En effet, on n’y voyait plus le ciel, ni la terre, ni les femmes.
Les riches commerçants avaient installé des auvents pour protéger leurs clients du soleil et de la pluie. La terre était pavée de briques.
Les femmes, étaient absentes. La torture officielle qu’on leur infligeait dès toutes petites dans les familles aisées -les pieds bandés – les empêchait de marcher. Elles étaient donc confinées à la maison la plupart du temps.
Donc, tout ça avait disparu sous les auvents, les briques et une tradition barbare.
La ville des trois abondances
De nos jours, Lukang est réputée pour l’excellence de ses artisans, pour ses édifices historiques et ses artisans.
La vieille ville vaut le voyage. Elle est une page d’histoire à elle seule. On remonte le temps. Certains des commerçants vivent toujours dans leurs maisons traditionnelles.
D’ailleurs, ceux-là, au début du siècle dernier, voulaient arrêter le temps aussi. Ils refusèrent le chemin de fer, et la construction d’une route provinciale.
Point d’essor industriel, donc, et Lukang continua son déclin.
Depuis, les autorités tablent sur le tourisme.
Il y a de quoi!
Toujours pas de trains desservant la ville aujourd’hui, et vous devrez prendre un bus de Changsha ou un taxi. Comptez environ 30 mn de trajet.
Il n’y pas de quoi y passer trois mois, mais une bonne journée.
Impressions
Passé les abords habituels d’une ville moderne qui ne ressemble à rien du tout, vous allez être heureusement surpris.
Le plus beau temple que j’ai vu à Taiwan est à Lukang.
Cinq incontournables:
- La vieille ville
- La maison Ding. C’est une très belle maison, d’architecture traditionnelle, très bien restaurée. Fascinante, c’est le mot. Datée des années 1880, c’est un bijou.
- Le Folk Art Museum est installé dans la magnifique demeure voisine, elle aussi propriété d’un riche marchand au 19 ième siècle.On y apprend des choses très instructives. Entre autres, on découvre un authentique contrat de vente d’une épouse avant son mariage.
- Longshan Temple. À lui tout seul, il vaut le voyage!
- Matsu Temple. On y sent vraiment le poids des âges.